Ramosé était assis à l'ombre d'un perséa dans le jardin de sa villa, au bord de la piscine, dégustant un jus de fruit et quelques gâteaux au miel, quand un serviteur essouflé arriva.
"Seigneur, un messager vient d'apporter une grande nouvelle. Vous avez été nommé Ministre des Affaires Etrangères".
Ramosé ne semblait pas plus que cela surpris. Visiblement, il s'y attendait ou alors il était blasé.
"Bien, bien, fais préparer une chaise à porteurs. Je me rends immédiatement au Palais des émissaires étrangers".
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Le Palais des émissaires étrangers était le centre du Ministère des Affaires Etrangères, là où se trouvait le nouveau bureau de Ramosé. Arrivé en chaise à porteurs, il fit signe à un scribe et à un serviteur portant des gâteaux au miel, gourmandises dont raffolait le ministre, de le suivre.
Le bureau du ministre était sobre. Des murs blanc, faits de chaux, un bureau tout ce qu'il y a de plus commun. Rien de bien attrayant.
"Bien, il convient de changer la décoration. Je veux un grand bureau en ébène, une chaise confortable. Je veux que les murs soient repeints, d'une couleur vive. Je veux qu'on mette des tapisseries aux murs. Je veux des vases, des fleurs fraîches. Je veux un nouveau cuisinier, le meilleur de Thèbes, pour faire honneur aux invités. Je veux..."
La liste s'allongeait. Le scribe avait peine à suivre, mais Ramosé continuait, s'arrêtant de temps en temps pour se tournait vers le serviteur et prendre un gâteau qu'il engloutissait en une bouchée.
Au bout d'une heure, un homme se présenta. Il était de taille moyenne, musclé, aux cheveux blonds et son torse nu semblait être luisant. Visiblement, il s'agissait d'un grec qui s'enduisait le corps d'huile. Le voyant, Ramosé claqua des doigts, montrant ainsi au scribe et au serviteur qu'ils devaient disposer.
"Persiflal, te voilà".
"Je vous adresse toutes mes félicitations pour votre nomination".
"Je n'ai que faire de tes félicitations. Mais ma nomination s'accompagne d'un honneur pour toi. Dès à présent, tu deviens chef du protocole. Tu vas te charger d'organiser des banquets pour le Ministère des Affaires Etrangères. Tu seras mes yeux et mes oreilles".
"J'en serais ravi, Maître".
"Pour commencer, réunis les scribes du Ministère. Dis leur de préparer les dossiers urgents et d'en faire un résumé pour demain".
Sans plus de cérémonies, Ramosé partit. Il ne reviendrait pas à son bureau avant que celui-ci ne soit décoré.
