Demande d'audience

Annunîtu s’arrêta devant le garde qui barrait l’entrée de la résidence du vizir.

« Escuse moi, soldat, j’aimerais bien entrer, si tu le permet. Je viens demander une audience au vizir. »

Le soldat, balaya du regard la frêle jeune femme qui se tenait devant lui. Il dut aboutir à la conclusion qu’elle ne représentait pas un grand danger, car il s’écarta de la porte pour la laisser passer.
Annunîtu lui fit un grand sourire et entra
*et bien, ils ne sont pas causant, les gardiens, par ici…mmmh et j’aurais du lui demander ou aller. Cette villa est un peu trop grande pour que je m’y retrouve facilement*.

Néanmoins, elle continua d’avancer, sa longue robe rouge rebrodée en laine fouettant ses chevilles ornées de chaînes. Elle s’arrêta devant une coupelle d’eau posée sur un trépieds dans laquelle nageait des lotus. Elle en prit un qu’elle glissa dans sa natte. Devant elle, deux portes.
*la droite ou la gauche ?Allez, la droite*

Annunîtu entra dans la pièce, et s’aperçut que celle-ci était vide de toute présence humaine. Elle ne put s’empêcher d’admirer les canapés qui y étaient disposés, ainsi que la qualité du marbre blanc qui revêtait cette pièce.
*bon, ce n’est pas ici.*

Elle ressortit, en entra dans la pièce d’à côté. Personne non plus.*c’est bien ma veine. Si je dis que je n’ai pas eu mon autorisation de séjour parce que la villa du vizir est trop grande, on va me rire au nez. Enfin, il doit bien avoir un bureau pour ça ! Des scribes ou je ne sait quoi !*

Annunîtu laissa les pièces vides derrière elle est poursuivit son chemin dans un couloir aboutissant à un escalier, qu’elle s’empressa de gravir.

Cela faisait bien deux heures qu’elle tournait dans cette demeure, et pas âme qui vive, à part un chat et quelques araignées. Et lorsqu’elle se retrouva à nouveau devant la coupelle ou elle avais pris son lotus, le découragement la pris.
*Quel génie me joue ce mauvais tour ? quel démon ais-je contrarié ? Et bien, je ne m’avouerais pas vaincue ! Je resterais dans cette demeure jusqu’à ce que j’aie mon autorisation !*

Sur cette pensée, Annunîtu se laissa glisser le long du mur du couloir, et s’assit tout près de la coupelle aux lotus.
*quelqu’un finira bien par venir.*

Darkai avait fini son inspection en ville, et rentrait enfin chez lui. Il rêvait de se laver les pieds, même si grâce à ses fonctions il pouvait porter des sandales, contrairement à la plupart des égyptiens qui allaient nu pied.

Il entra dans sa résidence, et près de sa fontaine, assise par terre se trouvait une jeune femme, manifestement étrangère. Il était surpris de la trouver là et l'apostropha avec rudesse :

-" Que fais-tu là ? C'est une résidence privée, qui t'a permit d'entrer ? "

Annunîtu s'était à moitié endorrmie, losqu'une voix rude résonna:

-" Que fais-tu là ? C'est une résidence privée, qui t'a permit d'entrer ? "

Annunîtu se leva d'un bond, et remarqua que l'homme portait des sandales.
*Hum...je suppose que c'est le vizir. Je me demande si finalement j'aurais pas préféré ne rencontrer personne. Enfin, faisont bonne figure*
Annunîtu croisa ses mains sur sa poitrine, et inclina la tête.

-"je suis désolée, noble seigneur, mais je crois qu'on a du me prendre pour quelqu'un d'autre. Je suis ici dans le seul but d'obtenir une autorisation de séjour, je ne voulais importuner personne".

Darkai, se frotta le menton.

-" Escuse moi d'avoir été aussi sec, mais je n'aime pas que l'on s'introduise chez moi lorsque je ne suis pas là. Comment se fait-il que les gardes t'ai laissée entrer ? Ils vont avoir affaire à moi ! Tu n'as pas rencontré mes domestiques ? "

Il essayait de comprendre comment cette femme pouvait se trouver seule dans son jardin, juste devant l'entrée de sa riche demeure, et il était très en colère contre ses gardes qui n'avait pas fait leure travail à l'entrée du parc. Elle aurait tout aussi bien pu être une voleuse, même sous son air charmant...justement sous son air charmant !

*mmhhh...je ne vais tout de même accuser le garde. Après tout, sans lui, je serait encore dehors*

-"A vrai dire, noble seigneur, tout est de ma faute. Je me suis perdue, je le crains. c'est mon premier voyage à Kemet, et je n'ai qu'une vague idée de comment fonctionnent les administrations."

Annunîtu sourit, et salua encore une fois le vizir.

-"Je n'avait pas idée que ce fut une résidence privée...j'ai cru...à des buraux.."

Darkai sourit à son tour.

-" Bon d'accord, en fait mon bureau est bien là, mais c'est d'abord ma résidence privée. En J'ai bien sûr aussi un bureau au Palais mais c'est pratique de pouvoir travailler sur certains dossiers lorsque je suis chez moi. Suivez-moi donc" lui dit-il en tendant la main vers une porte à droite de l'entrée principale.

Puis il la préceda à l'interieur de ce qui était sans hésitation un bureau. Une table basse en ébène se trouvait dans un coin, avec de chaque côté des tabourets bas et des coussins moelleux. Le reste de la pièce était encombré d'étagères supportant avec peine des tonnes de documents en papyrus, et des tablettes d'argiles qui servaient de brouillon. Sur la table basse se trouvaient quelques feuilles vierges, un nécessaire de scribe et par terre s'empilaient des tablettes d'argiles qui pouvaient être réutilisées.

Darkai choisit un papyrus qui ressemblait fortement à un formulaire sur une étagère. Malgré le désordre relatif, il connaissait manifestement l'emplacement exacte de ce qu'il cherchait. Puis il s'installa dos à la fenêtre, sur l'un des tabourets, d'ébène aussi, et fit un geste invitant la jeune fille à faire de même en face de lui.

-" Donc vous souhaitez un titre de séjour ? Connaissez vous les règles pour cela ? J'espère que vous avez les documents nécessaires, mais commençons par la durée que vous envisagez et les raisons, si vous le voulez bien."

Annunîtu s'assit en façe du vizir, soulagée de ne pas à avoir à courrir à travers la ville pour son autorisation.Elle lissa sa robe sur ses genoux, attendant que le vizir parle le premier.

-" Donc vous souhaitez un titre de séjour ? Connaissez vous les règles pour cela ? J'espère que vous avez les documents nécessaires, mais commençons par la durée que vous envisagez et les raisons, si vous le voulez bien."

"bien sûr. Je souhaiterais une autorisation à durée indéterminée, ou renouvelable. J'envisage d'organiser un commerce de pierres de Kemet avec mon pays. Nous sommes en effet très pauvres en pierres. mais pour cela je dois prendre contact avec les différentes carrières"

-" Indéterminée cela ne va pas être possible, à moins que vous souhaitiez vous naturaliser mais j'en doute. Vous pouvez faire une demande pour un an, renouvellable autant de fois que vous le voulez, à condition d'être en règle avec la police bien sûr. En cas d'infraction à nos lois, votre cas sera sans appel, vous purgez votre peine ici puis vous etes expulsée. Pour le moment je peux vous faire une autorisation de séjour d'un mois en attendant que vous m'apportiez tous les documents nécessaires, dont entre autre une attestation du chef de la police comme quoi vous n'avez aucun problème en cours. Cette attestation pourra vous permettre de commencer vos recherches. Je sais que Pharaon développe le commerce exterieur, vous devriez demander un entretien avec lui"

Darkai tendit le document administratif vers la jeune femme puis se ravisa :

-" Savez vous lire et écrire ? Sinon je peux le remplir pour vous, comme tout egyptien travaillant dans le système administratif, j'ai suivi les cours de scribe"

- "très bien. Un mois me semble largement suffisant pour voir ce que va donner mon idée, et en cas de besoin, vous apporter les attestations nécessaires au renouvellement."

La vizir hésitait à lui donner le papier.

-" Savez vous lire et écrire ? Sinon je peux le remplir pour vous, comme tout egyptien travaillant dans le système administratif, j'ai suivi les cours de scribe"

-"Ca ne sera pas nécessaire, merci. J'ai reçut une éducation privilégiée dans ce sens. Bien sûr, je maitrise mieux l'écriture assyrienne, mais je pense que je me débrouille suffisament dans la votre pour pouvoir remplir ces formulaires."

Darkai haussa les sourcils, visiblement surpris. Il finit par lui tendre le papyrus sur lequel on demandait les informations classiques, nom, age, taile, métier...Il poussa devant elle son nécessaire d'écriture, qui se composait de calames en roseau parfaitement taillés et de haute qualité, d'un petit pain noir et un autre rouge, à diluer dans l'eau qui se trouvait dans un godet.

-" Vous m'étonnez, je l'avoue ! Alors je vous laisse faire, lorsque vous aurez fini j'en ferais un double pour vous, il vous servira de laisser passer pendant un mois à compter d'aujourd'hui. Vous serez libre de circuler sur notre territoire"

Annunîtu prit la feuille, en lissa le papier, avant de diluer l'encre noire, et d'y tremper le calame.
La vizir avait l'air surpris. Alors elle s'appliqua à tracer des signes impécables, rien que pour prouver que l'éducation assyrienne valait l'égyptienne.

-" Vous m'étonnez, je l'avoue ! Alors je vous laisse faire, lorsque vous aurez fini j'en ferais un double pour vous, il vous servira de laisser passer pendant un mois à compter d'aujourd'hui. Vous serez libre de circuler sur notre territoire"

Annunîtu sourit. Toujours penchée sur son travail, elle répondit

-" Et bien, je pourrais toujours me vanter d'avoir surpris le vizir d'Egypte, ce qui n'est pas une mince fièreté. Mon père était un homme sage, et j'étais son seul enfant. Il a voulu me donner la meilleure éducation possible. Je crois que mon mari était un peu jaloux de moi, il ne savait pas écrire lui."

Annunîtu traca le dernier signe, et remis la feuille au vizir.

-"voilà, j'espère que mon orthographe n'est pas désastreuse."

Darkai récupéra le document et y jeta un coup d'oeil.

-" C'est parfait...vous savez ici les femmes apprennent rarement à lire, en dehors des filles de Pharaon c'est un grand privilège...alors vous etes mariée ? Mais que faites vous loin de votre mari ? La place d'une femme est d'être auprès de son époux, pas de voyager dans les autres pays ! "

Il recopia le document sur une feuille vierge, y apposa sa signature, puis enleva sa bague-sceaux de son doigt avant de la tremper dans l'encre et de l'apposer au bas de la feuille, ce qui autentifiait sans aucun doute de l'exactitude de celui-ci. Il le tendit enfin à la jeune femme.

-" Voilà, vous etes en règles, je vous souhaite un bon séjour dans notre beau pays, que les Dieux vous protègent"

(hj : je ne pense évidemment pas un mot de ce que j'ai ecris ! )

-"C'est parfait..."

*et bien j'espère, oui, avec le mal que je me suis donné*

-"vous savez ici les femmes apprennent rarement à lire, en dehors des filles de Pharaon c'est un grand privilège...alors vous etes mariée ? Mais que faites vous loin de votre mari ? La place d'une femme est d'être auprès de son époux, pas de voyager dans les autres pays ! "

Annunîtu sourit, secoua la tête.

-"Je suis veuve, depuis bientôt un an. Je le regrette. Non pas que je l'aimais vraiment, mais c'était un bon mari. J'ai repris son commerce, et sa barge, et je dois dire que je ne me débrouille pas trop mal."

Elle pris le document que lui tendait le vizir.

-"Je vous remercie beaucoup de m'avoir accordé un peu de votre temps. Je ne vais pas vous déranger plus longtems".


(Hj, j'imagine, oui^^)

Le Vizir se leva, attendant que la jeune femme s'en aille.

-" Je suis désolé d'apprendre pour votre mari. J'espère que vous en trouverez bientôt un autre qui saura s'occuper de vous. En attendant je vous souhaite bon courage dans votre commerce, en tout cas vous avez les capacités nécessaires, j'en suis sûr ! "

Puis il inclina légèrement la tête pour lui donner congé.

Annunîtu se leva à son tour

"je vous remercie de m'avoir écoutée et aidée. Qu'Enki veille sur vous et apporte la prospérité à Kemet, même si vous n'y croyez pas."

Elle salua une dernière fois avec déférence le vizir, et sortit.